Cher Doll..

feat. Shiniya et Seiko.

“ Cher Doll.. ” Voilà ce que je me suis raconté hier soir, j'ai accumulé mes peines dans mon esprit, à en devenir presque fou. J'ai besoin de parler et de ne plus être seul. Je veux parler, je veux raconter, mais je n'ai aucune idée de ce que je veux raconter; là est mon problème.

En réalité, il ne s'est rien passé pour que j'ai soudainement envie de me confier, presque rien. Je suis littéralement perdu. Tout avait changé entre le temps où je menais cette enfance calme et paisible et ce moment où j'étais mort. J'avais cessé d'exister. Je menais maintenant une vie solitaire, et cette vie me convenait.. Enfin, c'est ce que je laissais paraître. Mais, cette fois-ci, plutôt cette fois-là, j'étais arrivé à un stade où.. À force d'en ressentir tant, j'avais fini par ne plus rien ressentir. J'étais vide, je ne ressentais plus rien.

J'aimerais être entouré, j'aimerais mais je ne le veux pas, je ne le peux pas.. Je ne le peux plus. Je me suis endormi tard, tout en me torturant l'esprit pour de simples paroles plus idiotes les unes que les autres. J'avais laissé la fenêtre ouverte, comme au bon vieux temps. J'avais encore ces images en mémoire qui ne pouvaient me quitter et à l'instant où je m'apprêtais à les effacer, revenait un bruit soudain de porte qui claque. Seulement, non, il ne provenait pas de la réalité. Simplement de mon esprit ou plutôt; de ma mémoire, celle que j'aurais aimé tant effacer.


La nuit avait été des plus terribles, alors qu'autrefois, la nuit était le seul moment de ma vie où mes sentiments refaisaient surface. Si tu savais comme je me sens vide maintenant.. Comme la culpabilité me ronge.. J'aurais pu être vivant, mais je n'ai jamais fait les bons choix, chaque jour je me contentais de remettre au lendemain mes choix. Et d'attendre ce moment où je devrais les peser sur la balance.
Mon cœur chavire, entre l'envie de redevenir l'enfant d'autrefois, et celle de ne pouvoir oublier ce jour qui m'a tant changé.

Quand la matin est arrivé, ce fut lourdement acceptable pour ma part. Je n'avais à ce moment pas le pouvoir ni même la force de savoir si c'était ou non, le jour. Cela se laissait paraître calmement, l'horloge dans ma chambre laissait paraître quatre heures et trente minutes. J'étais sorti de ma chambre, et parti m'isoler. Pourquoi ? Je n'en avais moi même, aucune idée. Le calme pesant m'aiderait sans doute à faire un vide de mon esprit, chose qui pourrait arriver mais à ce moment je m'efforça de ne pas y croire.

Une fois que j'y étais arrivé, je me suis collé contre le mur, c'était assez douloureux; je n'avais plus l'impression de vivre mais simplement de devoir mourir, chose que j'étais. Oui, je suis mort. Je suis un fantôme, un être humain simplement mort, je n'avais nullement ma place dans ce lieu qu'est Kaijuu, mais j'y suis, je ne parle pas, je suis muet, effacé, je veux simplement être comme vous, ne pas devoir penser que je ne suis autre qu'un déchet flottant au dessus de vous. C'est seulement ce détail qui me ronge.

Les pleurs ont envahi mon esprit mais aucunes larmes n'ont longées mes joues, elles n'ont même pas pu traverser mes yeux. La seule peine qui criait était en moi, elle me détruisait petit à petit, et le pire dans tout cela, c'est que je ne pouvais même pas me tuer pour abréger mes souffrances.

Je me suis blessé violemment ce soir là, à cause de ces souvenirs qui refaisaient surface. Je me suis déchirée la peau, frappé jusqu'au sang, je me suis blessé, je me suis presque mentalement scarifié. Je me sens vide, maintenant, je me sens vide.. Je ne veux plus avoir à crier, je ne veux pas avoir à parler aux gens, je ne veux plus rien, je n'ai plus aucun souhait, plus aucun désir. Laissez-moi mourir au fur et a mesure de ma "non-vie", je devrais savoir attendre avant de m'éteindre.

Je suis resté contre ce mur, combien de temps, je n'en sais rien. Mais ce que je sais c'est que lorsque j'ai repris contrôle, il devait faire jour, mais d'ici il était impossible de le savoir.
" Vis, vis maintenant. "
Je tremblais encore, je repris calmement mon attitude habituelle. Mais, toujours si mal en point, je ne pus marcher plus loin que mon point de départ, j'avais à peine franchit les deux pas que j'étais de nouveau tremblant. Mais non de peur, plutôt de faiblesse. Alors je me suis arrêté et suis resté debout en respirant par la bouche. Essoufflé, j'ai plongé mon regard dans le vide.

Jusqu'à ce que devant moi se dressèrent deux corps. Deux élèves, laissais-je supposer. Je ne pouvais leur demander de l'aide, je ne pouvais les interpeller car ce n'était pas mon souhait. Évitez-moi.

Sauf que.. Face à moi était une personne que j'avais anciennement vue; son physique me l'eut prouvé.

" Seiko.. Est-ce ..toi .. ? "

Elle, elle était accompagnée. Je ne connaissais que son prénom. Je ne voulais lui parler. Pourquoi est-ce que je suis incapable de tenir ce que je veux ?

Je crois que mon esprit saura sûrement répondre à cette question.

C'est à moi que vous parlez ?

feat. Shiniya et Seiko.

Mon prénom ? Est-ce à moi qu'elle demande cela ? Je ne vois pas comment cela aurais-pu l'intéresser. Je ne lui réponds pas. Je lève les yeux vers elle, un regard neutre, cette fois-ci. C'est bien la fille de la dernière fois, et de plus, elle est accompagnée. Que font-ils ici ? Je me le demande même si je n'ai pas réellement envie de le savoir. Bon, dorénavant, que faire ? S'enfuir ? Je ne pense pas que cela soit approprié, un jour de toute manière il faudra bien franchir le pas et parler à des gens.

" Le savoir ne te serais pas d'utilité. "

Et ce que je disais à cet instant, je le pensais. De plus, mon nom entier est bien long, ce qui est d'ailleurs effectivement énervant, mais je ferais une impasse dessus.
D'ailleurs, non, je ne suis pas seul, ma solitude m'accompagne.

Tandis que je perçais les alentours d'un regard attentif, presque comme si j'eus la crainte qu'ils n'étaient pas seuls, je me laisse observer l'homme derrière elle. Globalement; très étrange. Un masque assez, étrange, je dois l'avouer, mais je ne me demande pas ce à quoi il sert, cela va de sois. Ce dernier souhaite sans doute masquer son identité. Je trouve cela assez.. Dommage. Mais quoi qu'il en soit, cela fait partie de lui, dieu sait que je ne pourrais le changer.
Je laissa traîner mes pieds au sol. Ma faiblesse s'en ressentait et mon dieu que je n'aime pas ce mot. En fait, je décida de ne pas bouger de mon emplacement, en ignorant totalement les deux monstres face à moi.
Mon corps, ou plutôt mon dos se laissa glisser contre le mur encore froid, qui me parcouru d'un frisson réellement tout sauf agréable, le froid était âpre. Autrefois, celui-ci ne me dérangeait pas. Mais maintenant, il me fait réellement mal. Il me manque une chaleur, une chaleur amicale et c'est maintenant que je me rends compte que c'est d'elle dont j'ai réellement besoin. Mais le monde et les gens sont cruels. J'ai décidé de ne plus apporter ma confiance, ni d'accepter les autres, je trouve cela inutile et beaucoup trop dangereux. Je préfère rester seul plutôt que de continuer à souffrir de cette manière. Car les gens sont des hypocrites.
Je respirais doucement, face à eux, me regardaient-ils ? Plus sincèrement, je m'en fichais, je fermais doucement les paupières par pur et simple manque de sommeil face à la nuit plus cruelle qu'elle eut été avec moi.

" Il n'y a rien à voir ici. Seulement un fantôme. "

Je venais moi même certes de leur avouer qui j'étais, mais cela, ne me posait pas de problèmes. Après cet aveu, j’espérais seulement que mon pouvoir puisse s'effectuer et que je puisse leur faire peur afin qu'ils me laissent dans ma solitude, bien que je déteste ce mot.
Je trouvais à ce moment, cela drôle de pouvoir disparaître, bien que cela ne puisse pas être réel. Je pouvais donc me décider de passer à travers les murs comme bon me semblait, c'était je suppose, la seule chose que j'appréciais et qui pouvait m'amuser dans ma vie.
Intérieurement, je savais qu'au fond de moi, il me manquait quelque chose, il ne restait plus qu'à savoir quoi. Mais, pour je ne sais quelle raison, je ne voulais pas la découvrir.. Pour mon bien.

Laissez-moi tranquille..

feat. Shiniya et Seiko.

Que me veulent-ils à la fin ? Pourquoi moi ? Laissez-moi tranquille, fichez moi la paix.. Laissez-moi, en paix. En paix, c'est impossible. Qu'est ce que je dis ? Qu'est ce que je veux ? Suis-je en train de devenir fou ?
Il fait trop sombre ici, habituellement cela ne me gêne pas, mais même les faibles lumières n'éclairent pas bien et j'ai du mal à voir bien les inconnus face à moi. À l'aide de mon pouvoir ou plutôt de mon début de télékinésie, j'allume quelques lampes en plus pour pouvoir observer les deux élèves face à moi. Je n'ai jamais rencontré le deuxième. La première si, je me demande pourquoi a-t'elle l'air de me détester. Mais mon pouvoir.. Il inspire la peur.

Faire le têtu ? Je ne suis pas têtu. Je ne vous fait juste.. Pas encore réellement confiance. Ce qui est certes fort dommage, mais.. Mais c'est comme ça. Je ne peux pas. Je ne peux plus, je ne veux pas.
Leurs regards figés sur moi, je les sens. Comme observé. Je ne veux pas leur répondre. Pourquoi s'adressent-ils à moi ? Je suis.. Tellement.. Je suis mal à l'aise car il faut savoir le dire.

Je voulais m'éclipser. Comme je suis un fantôme, je me laissais lentement monter en avant, afin de m'envoler, n'étant qu'à quelques centimètres du sol, je les regardais de ce regard vide que j'aimerais remplacer par un regard vif, joyeux.. Je me sens réellement.. Faible. Face à eux.

" Si vous êtes différents des autres, s'il-vous-plaît, restez..   " commençais-je baissant les yeux toujours plus bas, avant de me retourner. Dos à eux, je continua:
" Mais si vous êtes comme les autres, alors, allez-vous en.. Et laissez-moi tranquille. "

Je me mordais la lèvre intérieurement d'anxiété. J'étais moi même apeuré face à eux.. Face à des gens comme moi, bien évidement différents mais.. Ils restent avant tout.. La ferme, la ferme.. Je n'arrive même plus à penser. Si ça se trouve comme tout les autres, ce sont des hypocrites, des menteurs. Des putains de menteurs. Ces gens qui se barrent toujours quand on a besoin d'eux, la pire espèce de menteur. De lâcheur.

Je m'effondrais de nouveau au sol, sur le genoux, les mains serrant mes cheveux sombres, les yeux fermés et les dents serrées, j'allais devenir fou. Les gens sont justes pourris.. Ce monde l'est tout autant, merde.. Pourquoi je suis dans cet état.

Pour eux, c'est pathétique. Je vais les effrayer. N'essayez pas de me comprendre.
De rage, par télékinésie, je brise une fenêtre du sous-sol. Le bruit des morceaux de verre s'écrasant sur le sol sonnent dans les oreilles. Quel beau bruit. Ça me permet de me défouler par la pensée.
C'est assez.. Plaisant, et cela me permet de retrouver ma sérénité, celle que je recherche depuis tout ce temps... Et que je n'arrive pas à trouver. Je sentais une larme longer calmement ma joue. Ne regardant aucun des deux élèves présent, leur caressant un moment de silence. Je releva la tête vers eux, sentant l'unique larme rouler sur ma peau claire, je leur dit:

" Je suis.. Doll. Mais vous pouvez m'appeler Rei. "

Je le savais tellement bien.. Que j'étais juste.. Nul.
C'est juste.. Trop lourd.